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« America is back » : les Etats-Unis de retour aux affaires dans les années 1980

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Après une période de détente entre les deux grands, la décennie des années 1980 marque une relance des hostilités de la part des Etats-Unis avec le retour au pouvoir des Américains.

Ronald Reagan, au pouvoir de 1981 à 1989
Ronald Reagan, au pouvoir de 1981 à 1989

Avec son slogan « America is back » et son discours manichéen sur l’Empire du Mal, visant explicitement l’Union Soviétique, Reagan, élu Président des Etats-Unis en 1980, entreprend une politique de fermeté considérée comme agressive. Au cours de sa présidence, Reagan répète ainsi plusieurs fois que l’épisode communiste tire à sa fin. Pour affaiblir l’ennemi, l’administration Reagan n’hésite pas à financer des guérillas anti-communistes, notamment en Afrique mais aussi en Asie et en Amérique latine. La CIA continue ainsi d’armer les moudjahidines afghans durant les années 1980, pour combattre l’armée rouge qui a envahi le pays. Dans le conflit Iran-Irak, alors que les relations diplomatiques entre l’Iran et les Etats-Unis sont officiellement rompues depuis l’épisode de la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran, Reagan prend parti pour Saddam Hussein et apporte son soutien à l’Irak. De façon plus directe, les Etats-Unis décident de renverser le régime marxiste sur l’île de la Grenade en 1983. La même année, en pleine crise des euromissiles, l’Union Soviétique abat un avion de la compagnie Korean Air Lines contenant 269 civils, suite à une erreur de navigation ayant provoqué la violation du territoire soviétique : cette attaque provoque l’indignation de Reagan et conforte sa vision manichéenne du monde. En 1985, Reagan décrète également un embargo à l’encontre du régime sandiniste de Daniel Ortega et d’obédience marxiste au Nicaragua. Enfin, le bombardement de la Libye de Kadhafi en 1986 ne génère que de timides protestations de la part des Soviétiques.

En outre, par la mise en place des « reaganomics », Ronald Reagan mène une politique de relance de type militaro-keynésienne, ce qui permet aux Etats-Unis de renouer avec une forte croissance. Au cours de ses deux mandats, Reagan relance la course aux armements, quelque peu atténuée jusque-là. Il est notamment à l’initiative du projet Initiative de Défense Stratégique (IDS), qui avait pour vocation de protéger le territoire américain par la mise en place d’un bouclier antibalistique à l’aide de satellites capables de détecter d’éventuels missiles. Or, la réalisation d’un tel projet rendrait caduc l’équilibre de la terreur et rendrait l’URSS vulnérable. Moscou, face à de telles velléités, n’a pas les moyens financiers pour contrer ce projet sans quoi son économie, déjà fortement fragilisée par les dépenses en Afghanistan, deviendrait de plus en plus faible. Dès lors, Gorbatchev préfère poursuivre les pourparlers en vue d’un désarmement progressif des deux superpuissances, entrainant l’abandon par les Etats-Unis du projet IDS au début des années 1990. Plusieurs conférences en vue du désarmement se tiennent ainsi durant le second mandat de Reagan, aboutissant au traité START I signé en 1990. Mais la relance de la course aux armements par les Etats-Unis contribua notablement à l’essoufflement soviétique des années 1980.

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